Art et littérature dans l'Orient musulman ( 3)

  • Cours (CM) 12h
  • Cours intégrés (CI) -
  • Travaux dirigés (TD) -
  • Travaux pratiques (TP) -
  • Travail étudiant (TE) -

Langue de l'enseignement : Français

Niveau de l'enseignement : C2-Maîtrise - Utilisateur expérimenté

Description du contenu de l'enseignement

Art et Littérature dans l'Orient musulman (LG50KM40)

Titre du séminaire : La question noire dans le monde arabe : Images et représentations.

Enseignante Aya Sakkal, (MCF) et d’autres intervenants spécialistes de la question.
S3, 12h
Mercredi 11-13h,
Salle 4305-Patio (dates des séances 09/11-16/11-23/11-30/11-07/12-14/12/2022)


Séminaire également inclus dans le parcours du master LETICA



Alors que les Black Studies connaissent un regain d’intérêt en Europe et aux États-Unis, la « question noire » reste encore largement impensée dans le monde arabe. En alliant l’apport de l’histoire sociale à l’étude des représentations véhiculées dans la littérature, nous proposons dans ce séminaire de nous interroger sur la place des populations noires dans cet espace, en nous penchant sur le processus de marginalisation des noirs dans la construction de l’identité arabe.
L’histoire et les représentations des noirs dans le monde arabe sont très tôt associées à l’esclavage. Lors des conquêtes arabes, les traités de guerre (kutub al-maġāzī) insistent sur la nécessité de les trier pour les intégrer au butin. Encore aujourd’hui, plusieurs insultes en arabe font directement référence à l’esclavage des noirs (ʿabd, zanǧ), et la pratique perdure dans les États du Golfe jusque dans les années 1950. Pour autant, la représentation des noirs reste ambiguë. Ainsi ʿAntara, célèbre poète antéislamique né d’une esclave abyssinienne est aussi le personnage principal d’un roman courtois du xe siècle. Dans le monde arabe, le noir est associé au stéréotype de l’eunuque, personnage androgyne mystérieux du harem, voire à l’esclave danseuse (ǧaria) convoquée dans les moments de fêtes. Alors que l’islam amène une révolution morale fondée sur la notion d’égalité entre les hommes (sawâsiya), la figure de Bilāl, noir et premier muezzin de l’islam, devient le patron de la corporation des muezzins du Caire au xiiie siècle. Enfin, on peut identifier l’émergence d’une véritable culture noire au xxe siècle dans le monde arabe. En Égypte, la musique des noirs d’al-Nūba rencontre un grand succès depuis les années 1960, et les chanteuses noires saoudiennes ont acquis une forte notoriété à la même époque. Soumises aux préjugés et aux représentations fantasmées, les populations noires restent ainsi confinées à une forme d’altérité, en marge des sociétés arabes.


 

Compétences à acquérir

Compétences à acquérir
-Décodage des procédés de la transmission d’un récit bibliographique khabr
-Un savoir sur la poésie de ghazal et l’art du chant
-Problématiser la question du sacré et du profane.

Bibliographie, lectures recommandées

Bibliographie
Al-Isfahānī, al-Aġānī, Vol. 1-2. « Aḫbār ‘Umar Ibn Abī Rabī’a / Aḫbār Ibn Surayǧ », Dar ihiya’ al-turath al-‘arabi, Beyrouth, 1994.
Berque J., Musique sur le fleuve, Albin Michel, 1997.
Vadet J.C., L’Esprit courtois en Orient dans les cinq premiers siècles de l’hégire, Maisonneuve, 1968.
Kilpatrick H., Making the great book of songs, Routledge, 2010.

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