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- Travail étudiant (TE) 126h
Langue de l'enseignement : Français
Description du contenu de l'enseignement
La vie et l’œuvre de Sénèque ne peuvent se comprendre véritablement indépendamment l’une de l’autre. Si, comme l’a écrit Pierre Hadot, la philosophie antique est un style de vie avant d’être une conceptualisation du monde, c’est particulièrement vrai en ce qui concerne Sénèque qui a tâché d’incarner autant que possible la constance du sage, dans un univers politique pour le moins agité. Par ailleurs, il n’a cessé de s’interroger sur l’utilité de la réflexion philosophique, utilité d’autant plus discutable lorsque celui-ci est écarté du pouvoir par l’empereur Claude qui l’exile en Corse en 41, mais plus encore lorsque Sénèque se retire volontairement en 62 alors qu’il n’est plus dans les faveurs de Néron et qu’il n’est plus à même d’orienter la politique du tyran, dont il fut le conseiller.
Or, à l'inverse d'Épicure qui nous enjoint de vivre caché et retiré, Zénon de Citium, le fondateur du stoïcisme, affirmait que le sage devait participer aux affaires publiques, sauf empêchement exceptionnel. Ainsi Sénèque, suivant la tradition stoïcienne, prônait l’implication dans les affaires lorsqu’il était au sommet de sa carrière (La tranquillité de l’âme), mais privilégiera la retraite philosophique lorsqu’il tombera en disgrâce. On peut y voir toutefois autre chose qu’un simple opportunisme puisque le philosophe tâche alors de montrer l’efficacité plus grande de la réflexion permise par l’otium (le loisir ou la retraite), qui reçoit cette fois sa préférence sur le negotium (les activités productives et profitables), mais encore sur le pouvoir qu’il a pu exercer au cœur de l’Empire. En effet, la réflexion sur les affaires humaines bénéficie ensuite à l’ensemble de l’humanité, or le philosophe stoïcien se pense comme citoyen du monde. Sénèque se console ainsi de ne plus pouvoir conseiller l’empereur romain en cherchant à faire rayonner la vertu de sa philosophie sur le genre humain. Loin d'être opposées, l'action et la contemplation se trouvent ainsi mêlées et pleinement réalisées au sein de l'activité intellectuelle. C’est cette position, d’abord reléguée comme une vie de seconde valeur dans La tranquillité de l’âme, qui est donc défendue par Sénèque quelques années plus tard dans La retraite, mais encore dans les Lettres à Lucilius.
Nous nous attacherons donc à lire certaines des œuvres de Sénèque où se lit particulièrement cette intrication entre la réflexion et la vie active. Pour ce faire, nous commencerons donc par dresser le portrait de Sénèque et son implication dans la vie politique romaine, avant de voir comment cette activité au cœur de pouvoir se traduit également en retour sur sa philosophie.
Or, à l'inverse d'Épicure qui nous enjoint de vivre caché et retiré, Zénon de Citium, le fondateur du stoïcisme, affirmait que le sage devait participer aux affaires publiques, sauf empêchement exceptionnel. Ainsi Sénèque, suivant la tradition stoïcienne, prônait l’implication dans les affaires lorsqu’il était au sommet de sa carrière (La tranquillité de l’âme), mais privilégiera la retraite philosophique lorsqu’il tombera en disgrâce. On peut y voir toutefois autre chose qu’un simple opportunisme puisque le philosophe tâche alors de montrer l’efficacité plus grande de la réflexion permise par l’otium (le loisir ou la retraite), qui reçoit cette fois sa préférence sur le negotium (les activités productives et profitables), mais encore sur le pouvoir qu’il a pu exercer au cœur de l’Empire. En effet, la réflexion sur les affaires humaines bénéficie ensuite à l’ensemble de l’humanité, or le philosophe stoïcien se pense comme citoyen du monde. Sénèque se console ainsi de ne plus pouvoir conseiller l’empereur romain en cherchant à faire rayonner la vertu de sa philosophie sur le genre humain. Loin d'être opposées, l'action et la contemplation se trouvent ainsi mêlées et pleinement réalisées au sein de l'activité intellectuelle. C’est cette position, d’abord reléguée comme une vie de seconde valeur dans La tranquillité de l’âme, qui est donc défendue par Sénèque quelques années plus tard dans La retraite, mais encore dans les Lettres à Lucilius.
Nous nous attacherons donc à lire certaines des œuvres de Sénèque où se lit particulièrement cette intrication entre la réflexion et la vie active. Pour ce faire, nous commencerons donc par dresser le portrait de Sénèque et son implication dans la vie politique romaine, avant de voir comment cette activité au cœur de pouvoir se traduit également en retour sur sa philosophie.
Bibliographie, lectures recommandées
Bibliographie :
Textes fondamentaux que les étudiants doivent amener en cours pour travailler :
Sénèque, La tranquillité de l’âme, La retraite, traduction par J. Dross, Paris : Points, 2014.
Sénèque, Lettres à Lucilius (1 à 29), Paris : Flammarion, 2017.
Sénèque, La vie heureuse, La brièveté de la vie, Paris : Flammarion, 2005.
Littérature secondaire :
P. Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique : Paris, Gallimard, 1995.
– M. Foucault, L'herméneutique du sujet, Londrai (France) : Seuil / Gallimard, 2001.
– I. Hadot, Sénèque, Direction spirituelle et pratique de la philosophie, Paris : Vrin, 2014.
– P. Veyne, Sénèque, Une introduction : Paris, Tallandier, 2007.
– P. Grimal, Sénèque ou la conscience de l’Empire, Paris : Fayard, 1978.
– J.-B. Gourinat, Le Stoïcisme (collection Que sais-je ?), Paris : PUF, 2017.
– C. Veillard, Les Stoïciens, Une philosophie de l’exigence, Paris, Ellipses, 2017.
Textes fondamentaux que les étudiants doivent amener en cours pour travailler :
Sénèque, La tranquillité de l’âme, La retraite, traduction par J. Dross, Paris : Points, 2014.
Sénèque, Lettres à Lucilius (1 à 29), Paris : Flammarion, 2017.
Sénèque, La vie heureuse, La brièveté de la vie, Paris : Flammarion, 2005.
Littérature secondaire :
P. Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique : Paris, Gallimard, 1995.
– M. Foucault, L'herméneutique du sujet, Londrai (France) : Seuil / Gallimard, 2001.
– I. Hadot, Sénèque, Direction spirituelle et pratique de la philosophie, Paris : Vrin, 2014.
– P. Veyne, Sénèque, Une introduction : Paris, Tallandier, 2007.
– P. Grimal, Sénèque ou la conscience de l’Empire, Paris : Fayard, 1978.
– J.-B. Gourinat, Le Stoïcisme (collection Que sais-je ?), Paris : PUF, 2017.
– C. Veillard, Les Stoïciens, Une philosophie de l’exigence, Paris, Ellipses, 2017.
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Responsable
Nicolas Querini
Intervenants
Nicolas Querini