- Cours (CM) 12h
- Cours intégrés (CI) -
- Travaux dirigés (TD) -
- Travaux pratiques (TP) -
- Travail étudiant (TE) -
Langue de l'enseignement : Français
Description du contenu de l'enseignement
Code scolarité : TC1AEM12
"Source et sommet de toute la vie chrétienne" (Lumen gentium 11), le sacrement de l'eucharistie exprime de par les récits de l'institution de la Cène une perprétuelle actualisation du mystère de la mort et de la résurrection du Christ, mystère rendu toujours présent de par la célébration des fidèles. En même temps qu'elle actualise dans le présent le sacrifice de l'action salvatrice du Christ dans l'histoire et l'existence, l'eucharistie annonce d'ores et déjà l'horizon d'une temporalité à venir qui n'est pas encore achevée, celle des fins dernières. Ainsi mémoire, présence, et fins dernières sont des critères herméneutiques nécessaires pour approcher le mystère de la présence réelle du Christ dans l'Euchariste. Plus encore, c'est à travers ces critères qu'est susceptible d'être située la doctrine de la transubstantiation des espèces pain/vin en corps et sang du Christ: la substance n'est substantielle que lorsqu'elle se situe dans cette trilogie mémoire/présence/fins dernières. Le mystère de l'eucharistie capitalise ainsi en un instant, celui de la célébration liturgique, le mystère du temps, de son origine et de son déploiement.
Ayant ainsi analysé les ressorts métaphysiques de l'eucharistie, nous nous attacherons à une lecture des récits de l'institution de la Cène, de son contexte en judaïsme ancien, puis à un exposé historique de l'eucharistie chez les Pères de l'Eglise ainsi que chez les Maîtres médiévaux. Sur ce dernier point, nous nous attacherons au conflit entre réalistes et nominalistes concernant précisément le sacrement de l'eucharistie. Les figures tutélaires de ces conflits comme Thomas d'Aquin et Guillaume d'Occam seront ainsi abordées en posant cette question: le Christ est-il réellement présent dans le sacrement de l'eucharistie? La présence du Christ dans l'eucharistie n'est-elle que le fruit d'une réprésentation mentale? Ou est-elle extérieure à la men s du fidèle manifestant ainsi une certaine autonomie ontologique?
Enfin, nous nous attacherons à l'apport de la pensée théologique contemporaine en matière de théologie de l'eucharistie. Nous poserons ainsi à nouveaux frais la question des rapports entre la célébration du mystère eucharistique comme action de grâce et les problématiques soulevées par la théodicée. Comment le peuple de Dieu peut-il encore célébrer l'eucharistie comme action de grâce en considérant le mystère du mal et de son iniquité? Autrement dit, est-il possible de penser la théodicée sur un mode sacramentel?
"Source et sommet de toute la vie chrétienne" (Lumen gentium 11), le sacrement de l'eucharistie exprime de par les récits de l'institution de la Cène une perprétuelle actualisation du mystère de la mort et de la résurrection du Christ, mystère rendu toujours présent de par la célébration des fidèles. En même temps qu'elle actualise dans le présent le sacrifice de l'action salvatrice du Christ dans l'histoire et l'existence, l'eucharistie annonce d'ores et déjà l'horizon d'une temporalité à venir qui n'est pas encore achevée, celle des fins dernières. Ainsi mémoire, présence, et fins dernières sont des critères herméneutiques nécessaires pour approcher le mystère de la présence réelle du Christ dans l'Euchariste. Plus encore, c'est à travers ces critères qu'est susceptible d'être située la doctrine de la transubstantiation des espèces pain/vin en corps et sang du Christ: la substance n'est substantielle que lorsqu'elle se situe dans cette trilogie mémoire/présence/fins dernières. Le mystère de l'eucharistie capitalise ainsi en un instant, celui de la célébration liturgique, le mystère du temps, de son origine et de son déploiement.
Ayant ainsi analysé les ressorts métaphysiques de l'eucharistie, nous nous attacherons à une lecture des récits de l'institution de la Cène, de son contexte en judaïsme ancien, puis à un exposé historique de l'eucharistie chez les Pères de l'Eglise ainsi que chez les Maîtres médiévaux. Sur ce dernier point, nous nous attacherons au conflit entre réalistes et nominalistes concernant précisément le sacrement de l'eucharistie. Les figures tutélaires de ces conflits comme Thomas d'Aquin et Guillaume d'Occam seront ainsi abordées en posant cette question: le Christ est-il réellement présent dans le sacrement de l'eucharistie? La présence du Christ dans l'eucharistie n'est-elle que le fruit d'une réprésentation mentale? Ou est-elle extérieure à la men s du fidèle manifestant ainsi une certaine autonomie ontologique?
Enfin, nous nous attacherons à l'apport de la pensée théologique contemporaine en matière de théologie de l'eucharistie. Nous poserons ainsi à nouveaux frais la question des rapports entre la célébration du mystère eucharistique comme action de grâce et les problématiques soulevées par la théodicée. Comment le peuple de Dieu peut-il encore célébrer l'eucharistie comme action de grâce en considérant le mystère du mal et de son iniquité? Autrement dit, est-il possible de penser la théodicée sur un mode sacramentel?
Compétences à acquérir
- Articuler différents champs épistémologiques (phénoménologie, littérature biblique et théologie systématique) au sujet d'un même thème
- Situer une archéologie des pratiques relatives à l'eucharistie en sa célébration
- S'approprier et définir des concepts théologiques (mystère pacal, sacramentaire générale, présence réelle, transsubstantiation, anamnèse, épiclèse)
- Formuler une thèse originale au moyen d'arguments et de références théologiques communes par le biais de la méthodologie de la dissertation
- Savoir communiquer une réflexion par écrit et se situer dans un débat
Bibliographie, lectures recommandées
- F. Poulet, Célébrer l’Eucharistie après Auschwitz. Penser la théodicée sur un mode sacramentel (Cogitatio fidei 295), Paris, Cerf, 2015
- B. Renaud, L’Eucharistie, sacrement de l’Alliance, (Lire la Bible 183), Paris, Cerf, 2013
- Thomas d’Aquin, Somme théologique : les Sacrements (Œuvres de saint Thomas d’Aquin, IIIa Qu.60-65), Paris, Cerf, 1999
- C. Perrot, L'Eucharistie comme fondement de l'identité de l'Eglise dans le Nouveau Testament, dans La Maison-Dieu 137, 1979, p.109-25
- L'anamnèse néo-testamentaire, dans Revue de l'Institut Catholique de Paris, 1982, p.21-37
- L'eau, le pain et la confession du Seigneur crucifié, dans J. Doré, éd., Sacrements de Jésus Christ, Desclée, Paris 1983, p. 17-45
- Paroles et gestes rituels dans le Nouveau Testament, dans Le rite, source et ressources, Louis-Marie Chauvet, René Devisch, Charles Perrot et al. (Théologie), Presses de l'Université Saint-Louis, Bruxelles, 1985, p. 83-103 https://books.openedition.org/pusl/18448
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