- Cours (CM) 24h
- Cours intégrés (CI) -
- Travaux dirigés (TD) -
- Travaux pratiques (TP) -
- Travail étudiant (TE) 102h
Langue de l'enseignement : Français
Description du contenu de l'enseignement
Dissension et guerre civile chez Platon et Aristote
Ce cours cherchera à proposer une introduction à la philosophie politique grecque à travers le concept de stasis. Cette notion recouvre chez les Grecs un continuum de sens, qui va de la position au parti, du parti au fait de se dresser l’un contre l’autre, de la dissension à la sédition et enfin à la guerre civile. Elle renferme ainsi une pensée de la division et du conflit qu’il s’agira ici de reconstituer. On montrera en particulier comment la pensée grecque a constitué la stasis, en tant que division intérieure qui culmine dans l’épreuve terrifiante de la guerre civile, en principale menace qui plane sur l’ordre politique. Mais peut-on alors penser politiquement la guerre civile, dès lors que celle-ci est conçue comme la figure même de la destruction de la cité ? Tout un parcours est nécessaire, qui nous conduira d’une approche mythologique de la stasis à une compréhension philosophique de la stasis comme dynamique politique.
Un premier moment du cours sera consacré à la pensée mythique, qui fait de la stasis l’autre même de l’existence politique, et en dernière instance de l’existence humaine en général. Platon est l’héritier de ces représentations quand, dans la République, il s’emploie à penser les conditions auxquelles une cité idéale doit à tout prix éviter la dissension, mais il investit surtout le problème de la stasis d’un sens nouveau : d’une part, la possibilité de la guerre civile dans la cité renvoie en dernier instance à une dissension interne à l’âme des citoyens ; d’autre part, c’est dès lors l’exigence de domination du savoir, en tant qu’il est la seule puissance capable d’unifier la cité et l’âme, qui passe au premier plan. On verra comment l’harmonie que le savoir est seul susceptible de produire ne peut alors plus être conçue comme l’autre absolu du conflit, mais comme ce qui se conquiert à son épreuve. Enfin, Aristote, dans ses Politiques, produit une critique du traitement platonicien et invite, via une réévaluation du statut de l’opinion en politique, à penser le différend comme une dimension essentielle du lien civique.
Les exercices de travaux dirigés devront permettre de travailler sur des extraits précis tirés des œuvres étudiées. Ce travail sera rigoureusement intégré à la progression du cours magistral, et les heures de CM et de TD ne peuvent donc pas être séparées ou suivies indépendamment les unes des autres.
Compétences à acquérir
Bibliographie, lectures recommandées
Lectures obligatoires (qui feront l’objet d’une évaluation) :
Lectures facultatives :
La consultation de commentaires ne doit jamais se substituer à la lecture des œuvres, et elle n’est donc nullement exigée. Pour celles et ceux qui voudraient néanmoins lire une première introduction générale aux philosophies de Platon et d’Aristote, voir :
- Platon, La République, livres IV, VIII et IX (trad. Pierre Pachet, Paris, Gallimard, coll. Folio Essais, 1993.
- Aristote, Politiques, livres I, III et V (trad. Pierre Pellegrin, Paris, Garnier-Flammarion, coll. GF, 2015)
Lectures facultatives :
La consultation de commentaires ne doit jamais se substituer à la lecture des œuvres, et elle n’est donc nullement exigée. Pour celles et ceux qui voudraient néanmoins lire une première introduction générale aux philosophies de Platon et d’Aristote, voir :
- Monique Dixsaut, Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, collection « Bibliothèque des philosophies », 2003.
- Anne Merker, Aristote. Une philosophie pour la vie, Paris, Ellipses, collection « Aimer les philosophes », 2017.
- Francis Wolff, Aristote et la politique, Paris, P.U.F., 2008.
- Nicole Loraux, La cité divisée, Paris, Payot, coll. Petite bibliothèque Payot, 2019.
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Responsable
Paul Guerpillon
Intervenants
Paul Guerpillon